Fraternité
À la fin du mois d’août, nous avons fait mémoire successivement de deux évènements : le 24 août, le 450e anniversaire du massacre de la Saint-Barthélemy, la veille le 80e anniversaire de la lettre de Monseigneur Saliège dénonçant la persécution des Juifs en 1942.
Le rapprochement de ces deux dates peut nous interpeller.
La première nous montre l’instrumentalisation de la religion par un pouvoir politique. Avec la peur et le fanatisme, des voisins peuvent tuer leurs voisins. Cela reste vrai aujourd’hui. Souvenons-nous de la Saint-Barthélémy quand nous sommes tentés de confondre l’islam avec ses instrumentalisations et ses fanatismes.
A l’opposé, Mgr Saliège a osé rappeler, indépendamment des risques et du contexte politique, qu’un croyant ne peut pas tout accepter : « Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.
(…)
Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes, les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.(…). »
Quelle meilleure préparation pourrions-nous avoir pour célébrer la 108e Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié le dimanche 25 septembre 2022 ?
Nous sommes parfois tentés de penser que la fraternité est un sentiment alors qu’elle est une part de notre identité. C’est ce que nous sommes appelés à vivre et célébrer au cours de cette nouvelle année pastorale, alors que nous sommes invités à poursuivre la démarche synodale.